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Questions autour des technologies de l’information et de la communication

D 25 août 2016


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Cet article peut être consulté en ligne directement sur le site de La Voix du Nord. Nous le reproduisons ci-dessous.

MONS-EN-BARŒUL

Questions autour des technologies de l’information et de la communication

Cliss XXI, une micro-entreprise tournée vers l’informatique implantée au cœur du Nouveau Mons, propose aux habitants de la métropole une conférence sur les dangers des technologies de l’information et de la communication avec le chercheur-formateur belge Bruno Poncelet.

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La progression exponentielle des nouvelles technologies conduira, selon le chercheur belge Bruno Poncelet, à beaucoup de déboires pour les usagers.

Bruno Poncelet, chercheur-formateur belge, travaille actuellement sur l’écosystème numérique, ses aspects sociaux et environnementaux. Il interroge les liens qui peuvent être établis entre progrès techniques et progrès humains. Formateur à la Fédération générale du travail en Belgique (FGTB), il est aussi auteur de plusieurs ouvrages sur l’évolution de notre société. Il a beaucoup travaillé sur les politiques européennes en matière d’emploi et d’options économiques, et a inévitablement croisé le chemin des nouvelles technologies.

Sa réflexion est proche de celle des « objecteurs de croissance ». La progression exponentielle des nouvelles technologies conduira, selon lui, à beaucoup de déboires pour les usagers. On serait alors loin des lendemains qui chantent et du meilleur des mondes que leur sont promis.

« Les nouvelles technologies nous fascinent, explique Bruno Poncelet. Nous sommes environnés d’objets nouveaux : ordinateurs, smartphones, tablettes et autres objets connectés. Internet et les réseaux sociaux montent chaque jour en puissance. On achète en ligne. On regarde en streaming. Les jeunes comme les vieux sont addicts à Twitter et Facebook. Pourtant, tous ces progrès technologiques sont loin d’être accompagnés par le progrès humain. »

Et Bruno Poncelet de pointer l’impact environnemental de ces nouveaux outils : « Ces nouvelles technologies sont extrêmement polluantes pour la planète. Dans un smartphone ou dans un ordinateur, il existe plus de 300 substances différentes extrêmement toxiques qui sont un danger pour les lieux de production comme pour les lieux de consommation à cause d’un recyclage quasi impossible. L’industrie de l’informatique, championne de l’obsolescence programmée, est très polluante. Elle pille les ressources de la planète. »

L’impact social du modèle « tout numérique » n’est pas considéré avec plus de bienveillance par Bruno Poncelet. « Dans la décennie qui vient, 50 % des emplois vont être supprimés et remplacés par des systèmes informatiques, estime-t-il. On commence à le voir, aux caisses, dans les grandes surfaces et dans les services publics. On va vers une précarité généralisée et un chômage de masse. »

Enfin, pour le chercheur belge, le développement de tous ces objets connectés représente une menace pour la vie démocratique et les libertés individuelles. « À partir de votre smartphone on peut déjà vous espionner en déclenchant le micro ou la caméra. C’est possible ! Demain, avec la multiplicité des objets interconnectés, on pourra surveiller vos moindres gestes en temps réel. L’histoire nous a appris que lorsque la vie privée est mise en cause, c’est la démocratie elle-même qui est menacée. »

De quoi nourrir des débats animés. A. C. (CLP)

Samedi 1er octobre à 10 h, Auberge Espagnole au 58, avenue Robert-Schuman. Cliss XXI au 03 21 45 78 24, www.cliss21.com, Entrée gratuite. Publications de l’auteur : « Le Grand marché transatlantique », « Europe, une biographie non autorisée », disponible en librairie et sur Internet.