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Libre Association

Un guide d’usage des logiciels libres en milieu associatif

D 23 février 2016


L’APRIL et la Fondation Crédit coopératif réalisent le guide d’usage des logiciels libres en milieu associatif. Parmi les témoignages : la migration vers un système d’exploitation libre, mise en oeuvre par Cliss XXI, pour l’APES.

Dors et déjà, le guide d’usage des logiciels libres en milieu associatif est disponible au téléchargement

Au sommaire :

1 Comment lire ce guide ?
2 Introduction
3 Catalogue Libre
4 Fiches logicielles
5 Et si vous osiez le changement de système d’exploitation au sein de votre association ?

Témoignages d’expériences réussies

Dans cette dernière partie Témoignages d’expériences réussies, Véronique Branger, directrice de l’APES, (Acteurs pour une économie solidaire) évoque la migration effectuée au sein de sa structure, vers un réseau 100% logiciels libres.

Cette migration a été mise en oeuvre par Cliss XXI. Nous reproduisons le témoignage de Véronique ci-dessous.

Migration vers un système d’exploitation libre au sein d’une association

Qui témoigne ?

Véronique Branger est directrice de l’APES, l’assemblée permanente de l’économie solidaire (APES Nord-Pas-de-Calais), que 380 acteurs de l’économie solidaire de cette région ont décidé de constituer suite à l’appel pour le développement de l’économie solidaire lancé le 13 mai 2000.

L’APES a changé de nom récemment pour devenir Acteurs pour une économie solidaire.

Avant d’engager la migration

Comment l’APES a-t-elle entendu parler de logiciels libres et comment ce sujet a-t-il été abordé ?

À l’APES, il y avait des administrateurs qui connaissaient déjà le logiciel libre. Par ailleurs, j’ai aussi porté ce projet car j’y étais moi aussi sensibilisée par l’expérience que j’avais acquise dans une autre structure. Je pensais qu’il était important que l’APES passe au libre pour être en cohérence avec ses valeurs : on parle d’achat responsable lorsqu’il s’agit de choisir par exemple un produit d’entretien mais l’informatique libre est intrinsèquement en lien avec nos valeurs et on peut donc agir sur ce point prioritairement. J’ai donc naturellement proposé au collectif de l’APES, qui est l’équivalent d’un CA, de passer d’une manière générale à l’utilisation de logiciels libres et en particulier à un système d’exploitation libre. Cette décision est donc venue d’une connaissance partagée.

Comment avez-vous abordé l’accompagnement de la migration ?

Dans notre cas, je pense que passer par un prestataire était nécessaire. Nos connaissances respectives internes sur les logiciels libres étaient insuffisantes pour engager une migration seuls. Cliss XXI, coopérative spécialisée sur ces questions, nous a donc accompagnés et formés. La contractualisation avec eux permettait de répondre rapidement aux petits blocages quotidiens que nous rencontrions tous.

Y a-t-il eu des oppositions internes au projet de migration ?

Il n’y a pas eu d’opposition ouverte. Cependant la réticence de certains s’est exprimée régulièrement au fil du temps car ils étaient frustrés de ne pouvoir trouver seul la solution à leurs problèmes ; ils ne se sentaient pas à l’aise avec l’informatique. Ce n’était évidemment pas lié au fait que les logiciels étaient libres mais bien à la question du changement d’environnement et aux habitudes informatiques.

Après migration

Quelles sont pour vous les conditions de réussite d’un tel projet de migration ?

L’une des clés est sans aucun doute de bien identifier les besoins avant d’engager la moindre action. On avait consulté Cliss XXI avant la migration et ils nous ont interrogés sur ces besoins : heureusement, d’ailleurs, car nous n’y avions pas trop réfléchi. A posteriori, il y avait des fonctionnalités que l’on n’avait pas conscience d’utiliser : il a fallu recadrer avec le prestataire.

Combien de temps vous a-t-il fallu pour vous familiariser avec ce nouveau système d’exploitation ? Au bout de combien de temps les blocages ont-ils été levés ?

La situation dépend des salariés de l’association. Pour certains cela a été très rapide parce qu’ils avaient déjà une connaissance de base donc, en un ou deux mois, ils avaient dépassé ces difficultés. Il y en a d’autres cependant qui ont mis un peu plus longtemps mais on peut considérer que la migration était effective en 6 mois. Bref, ce qu’il faut retenir, c’est que, quel que soit le niveau initial, la migration a fini par aboutir.

Maintenance et pérennisation

Quel bilan tirez-vous de la période de transition ?

Ce n’est certes pas simple mais je sais maintenant que ce n’est pas la faute des logiciels libres ; ce que l’on pourrait avoir tendance à penser lorsque l’on ne s’est pas penché réellement sur la question. Le contexte informatique est tel qu’il nous empêche de nous poser des questions sur les mécanismes en jeu (principalement financiers) qui rendent l’informatique propriétaire exclusive et pseudo-naturelle.

Vous payiez beaucoup de licence avant ?

Nous n’avions pas vraiment réfléchi à la migration en termes économiques : ce n’était pas pour que ça nous coûte moins d’argent, c’était pour la cohérence.

Et en ce qui concerne la relation avec Cliss XXI ?

On s’appuie sur une structure qui est une coopérative et qui veut être attentive à la redistribution des profits par rapport à son activité. Même si l’on est dans une relation de prestation à client sur cet aspect-là avec Cliss XXI, ça répond parfaitement à nos valeurs. Par ailleurs, ça permet de rejoindre ­ même si le mot est un peu fort ­ une possibilité d’implication citoyenne : redevenir potentiellement acteur ! Ce n’est pas possible avec des systèmes d’exploitation propriétaires. Tout cela, c’est donc aussi un bénéfice important pour nous !
À noter

Le guide a fait l’objet d’une réédition, fin 2014. Cliss XXI peut vous en faire parvenir un exemplaire.

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